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Kurusanayabala, nous voilà...

Le 4ème jour, sur les coups de midi, les PJs arrivent à Kurusanayabala... Midi, pile l'heure de mAnger... et qu'est ce qu'ils mAngent les autochtones ? De la... ? De la... ? ...Qui a dit de la chaire humaine ? Perdu ! De la bouillie de sorgho... Si ils n'ont pas prévu une approche discrète, les Démons sont immédiatement encerclés par une nuée d'enfants qui poussent des cris stridents pour leur souhaiter la bienvenue. Dès lors, il ne sera pas facile de passer inaperçus... Bon, dans un sens ça a du bon : spontanément, les villageois proposeront aux PJs une case où passer la nuit, et leur diront qu'il existe d'autres blancs dans le coin. Les PJs remarquent immédiatement le dispensaire du village : c'est une grande bâtisse rectangulaire située juste à côté de l'église. Plusieurs noirs y font la queue ; si les PJs ne sont pas au courant, dites leur que beaucoup de monde est malade à cause des mauvais esprits du cimetière. Un enfant est même mort ce matin à cause de la maladie : une cérémonie sera organisée ce soir à la tombée de la nuit en son honneur... (l'enfant en question est le petit Baku dont on a parlé au début du scénar... vous savez, celui qui a bénéficié d'une greffe de moelle épinière grâce au mécénat de Robert Abab... Bon, ça vous êtes pas obligé de le dire à vos PJs...). La cérémonie est typiquement traditionnelle. L'enfant sera enterré 'chrétiennement' lors du retour de Guiseppe Lican (l'Ange de l'AFB que vos PJs ont tué)...

Tant que les PJs seront dans le village, il leur sera presque impossible d'être seuls avec les Anges : il y aura toujours du monde (et plutôt beaucoup qu'un peu) autour. Si les joueurs tentent l'attaque bourrin, il y aura forcement une émeute. Même si ce sont des Démons balaises, ils ne devraient pas pouvoir affronter tout un village à eux seuls (et en tout cas, leurs supérieurs ne devraient pas le tolérer car c'est une violation flagrante du principe de discrétion, à moins qu'ils n'utilisent vraiment aucun pouvoir spécial, et encore...). A priori, les joueurs n'auront pas d'autre choix que d'attendre la nuit, lorsque les Anges rentreront se coucher (remarque : certains Anges restent très tard avec les malades).

Maoube, de Preri et Khal Maoube, de Preri et Khal Maoube, de Preri et Khal Maoube, de Preri et Khal
Le soir, la cérémonie se passe bien (sauf si les PJs font quelques choses de Mal), mais seuls trois Anges sont présents : Maoube - le 'vieux' noir, Khal - la jeune brune, et de Préri - le gros costaud (respectivement Anges de Novalis, Guy et Alain). La brune ne reste en fait pas longtemps à la cérémonie : elle a beaucoup de boulot pour soigner la vingtaine de villageois atteints par l'épidémie. En discutant avec les autochtones ou avec les Anges quand ils sont encore là, les PJs peuvent apprendre qu'un membre de l'AFB est parti hier pour Gaborone afin de chercher un groupe électrogène et des médicaments, et que les deux autres sont partis il y a deux-trois jours vers les montagnes au nord. Ils se sont rendu dans le petit village de Outa-Outou, où un cas de maladie est apparu (selon la rumeur, il s'agirait d'un jeune berger venu la semaine dernière vendre une chèvre à Kurusanayabala). Par ailleurs, les PJs peuvent apprendre qu'un autre groupe de blancs est venu dans le village il y a environ un mois. Ces blancs ne sont pas restés très longtemps, car c'était des journalistes venus faire un reportage sur les religions animistes au Botswana : ils ont passé une nuit dans le village puis sont partis à pied vers le nord. Ils avaient dit qu'ils reviendraient (au moins pour rechercher leur jeep), mais ils ont dû chAnger d'idée car on ne les a jamais revus (leur jeep est toujours au village, mais il n'y a rien à y trouver à part un pistolet caché sous le siège avant, et quelques revues porno dans le coffre).

Ethnologie de comptoir...

Mama Mahata Peu de temps après le début de la cérémonie, les PJs voient arriver une vieille femme : il s'agit de la sorcière du village qui vient faire acte de présence. Elle maugrée deux trois trucs, agresse verbalement les PJs (voir plus bas), puis s'en retourne dans sa case (à l'extérieur de Kurusanayabala). Sur son chemin, les villageois s'écartent : tout le monde semble en avoir peur. Si on les questionne, les autochtones ne veulent, dans un premier temps, pas parler de la sorcière. Si les PJs insistent, ils apprennent que la sorcière (qu'ils appellent Mahata) donne le mauvais oeil, qu'elle invoque les mauvais esprits (même qu'elle contrôlerait des Démons !) et qu'il se passe des choses bizarres vers chez elle. Elle habite une maison en dehors du village, non loin du cimetière. Les six membres de l'AFB leur ont dit qu'il n'y avait rien à redouter, mais les Zarasis du coin continuent à lui apporter des fruits et des légumes une fois par semaine (ils ont très peur de ce qu'elle pourrait leur faire si ils arrêtaient de la nourrir...)

Interrogés sur le compte de la sorcière, les Anges diront que tout ce que l'on dit sur elle n'est que superstition. C'est une femme proche des traditions qui fait tout pour entretenir le mysticisme qui l'entoure et joue beaucoup sur le côté psychologique et la crédulité des gens pour asseoir sa position. Mais au fond, elle n'est pas plus mauvaise qu'une autre et ne commande très certainement pas à des Démons comme on le dit parfois dans le village. "Croyez-nous, nous savons de quoi nous parlons" (hé, hé)...

Dans le village, de nombreuses années durant les deux ethnies ont vécu en bonne entente, mais il semblerait que depuis quelques temps (six mois - un an) la tension monte progressivement et que les incidents, voire les rixes, se fassent de plus en plus fréquents. Si les PJ discutent avec les Anges, ils peuvent apprendre cet état de fait, mais ils peuvent aussi être témoins d'altercations entre habitants du village (avec des insultes ethniques bien basses... pas tout à fait le genre qui entretienne des relations de bon voisinage). Maoube se dit tout spécialement inquiet et n'arrive pas à comprendre ce qui se passe... et l'épidémie qui sévit actuellement ne fait rien pour arrAnger à l'affaire. Nombreux sont les cas où des membres d'une ethnie accusent un membre de l'autre d'avoir transmis la maladie à l'un de leurs proche, voire à leur cochon qui vient de mourir dans d'étrAnges souffrances (pourtant, les Anges leur assurent que ce n'est pas possible, la maladie n'est transmissible que d'humain à humain - "Alors pourquoi il est mort mon cochon, hein ? En deux jours il s'est complètement vidé de l'intérieur, il tremblait et ne tenait plus sur ses pattes et le troisième jour il était mort et tout raide. On n'a rien pu faire pour le sauver."). Il semble que la situation soit sur le point d'exploser. Il ne manque qu'une étincelle… (Va y avoir baston, moi j'vous l'dit...)

Pour ne rien arrAnger, une ethnie supporte la sorcière (l'ethnie minoritaire, les Zarasis), l'autre (l'ethnie majoritaire, les Butsus) lui est plutôt hostile. Ceux qui la supportent le font de par le poids des traditions ancestrales et surtout parce qu'ils en ont peur : "Il ne faut surtout pas la mécontenter, c'est mal, et elle risquerait de nous jeter des sorts. D'ailleurs, l'épidémie qu'il y a en ce moment, c'est sûrement parce qu'on l'a trop délaissée ses dernières années et qu'on n'a pas assez vénéré les ancêtres et les esprits." Alors qu'ils avaient autrefois à peu près bien accepté la présence des Anges, ils commencent de plus en plus à les voir d'un mauvais oeil et à souhaiter secrètement leur départ. Aucun n'ose encore s'opposer à eux trop ouvertement, mais si ça n'était pas pour leur présence pacifique au village depuis maintenant 5 ans et les soins qu'ils procurent aux victimes de l'épidémie, les protestations seraient singulièrement plus virulentes.

L'ethnie majoritaire apprécie nettement moins la sorcière (peut-être est-ce parce qu'elle est issue de l'autre ethnie ?). Ils la craignent aussi et évitent autant que possible de s'opposer à elle de façon trop visible, mais l'opinion qui prévaut le plus parmi eux est qu'elle donne le mauvais oeil, qu'elle invoque de mauvais esprits, et qu'elle est elle-même mauvaise. Ils ne seraient pas mécontents du tout d'en être débarrassés ("Au moins, les médecins de l'AFB, ils ne vous jettent pas de mauvais sort lorsque vous les contrariez, et ils soignent au mois aussi bien"). A quoi est due cette dégradation des relations entre les deux ethnies ? Et bien tout simplement à la sorcière (enfin... pas si simplement que ça, ça fait un petit bout de temps qu'elle y travaille).

Mais qu'est-ce qu'elle peut donc avoir à y gagner ? Le prestige, évidemment, et aussi la vengeance. Depuis que les Anges sont au village, la sorcière se sent un peu dans l'ombre. Autrefois, c'était à elle qu'incombait la tâche de soigner les malades, c'était elle que l'on venait voir lorsqu'il y avait un problème. Elle était réellement une personne de première importance dans le village. Depuis que les Anges sont là, les choses ont quelque peu changé. Bien sûr, les gens la craignent toujours et n'osent jamais se montrer irrévérencieux avec elle, mais elle a perdu en importance et donc en prestige. Et qui plus est, ces nouveaux venus qui lui ont piqué son boulot n'ont pas peur d'elle, eux. Autant dire qu'elle ne les porte pas dans son coeur. Aussi, elle a décidé de se venger, à la fois des Anges et de la population qui l'a lâchée dans sa plus grande majorité. C'est pour ça que depuis quelques temps elle tente de monter les deux ethnies l'une contre l'autre (une petite malédiction par ci, un petit conseil avisé par là, quelques herbes spéciales dans la pâté d'un cochon... tout un travail discret et de longue haleine mais semble-t-il efficace et qui commence à porter ses fruits). Elle espère que si le conflit éclate, non seulement les Anges seront obligés de partir, mais que la population finira par se retourner vers elle pour sa sagesse afin de régler le conflit (elle prétendra évidemment que cette période de 'folie' était l'expression du mécontentement des esprits. "Voilà ce qui arrive lorsqu'on les néglige"). Mais en même temps, elle n'est pas mécontente de donner une bonne leçon à la population, une petite vengeance perso, y'a rien d'mieux pour se sentir bien après.

amulette de MahataLorsque la sorcière voit que les PJ sont présents au village, elle n'a, bien sûr, aucune idée de qui ils sont. Elle les met donc dans le même panier que les Anges (pensant qu'ils sont eux aussi plus ou moins là pour les mêmes raisons que ces enquiquineurs de l'AFB - i.e. la faire chier...). Ils constituent donc, pour elle, des gêneurs supplémentaires dont il serait bon de pouvoir se débarrasser. Aussi, lors de la première soirée, lorsqu'elle passe près d'eux, elle tente de les intimider en leur prédisant mille maux et / ou en leur jetant un sort ("Le grand Mambala est mécontent de votre présence ici, étrAngers, vous n'êtes pas les bienvenus sur son territoire. Prenez garde à ce que son courroux ne s'abatte pas sur vous. Quittez ces lieux au plus tôt pour votre propre sécurité."). La sorcière porte autour du cou une amulette en bois qui représente un serpent et un espèce de titi ("... Mais si, Chef, comme dans le dessin animé, là... euh... ah oui : 'Titi et Gros Minet', vous savez le petit oiseau jaune qui est poursuivit par le méchant chat noi..." "Raoul, bouffe ton porridge et ferme ta gueule"). Les PJs peuvent éventuellement remarquer cette amulette si ils réussissent un jet moyen en perception (pour la petite histoire, le 'titi' est en fait un crapaud ; la sorcière n'est pas très douée en gravure sur bois...). Si les PJs n'ont pas l'air très effrayés par ce que vient de dire Mahata, cette dernière fera venir des serpents, des scorpions ou des araignées dans leur 'lits', la première nuit ; pas vraiment dans le but de les tuer (quoi que ça ne la dérAngerait pas particulièrement) mais plutôt pour leur faire peur. (Tiens... quelqu'un chercherait-il à nous tuer ?)

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